you spin me right round - dead or alive c'est ça, l'idée. Trois jours que tu tournes autour du pot. Trois jours que c'est devenu obsessionnel, ce truc qui dure depuis des mois. Et ça vient de tomber. L'explication, l'interprétation. L'articulation. Tu respires. Pourtant, c'est pas facile. T'as pas trop envie de développer, pas tellement envie d'y penser. Pas vraiment envie de te résigner à lui donner ce sens que tu as révélé. Pas tellement envie de te démasquer. En même temps, tu sais que ça a été dit. C'est comme quand tu joues à cache-cache avec Léon. Tu sais que tu ...
Chronique #523 : Homegirl
about you - teenage fan club checking idle time Le Monoprix, ça t'inspire. Tu sais pas dire pourquoi, mais ici c'est au milieu des allées que les bulles éclatent. Plop, plop, plop. T'es pétrifiée, et puis tu secoues la tête, comme pour chasser l'idée, et tu essaies de te souvenir, qu'est-ce que j'étais entrain de faire. Ah oui, les desserts. Et puis ça revient, ça s'articule. Tu attrapes les crèmes au chocolat et c'est un geste automatique. Tu n'es pas vraiment là. Tu déroules des fils. Il y a cette question qui s'est matérialisée au rayon surgelés. Que reste t'il à écrire ...
Chronique #522 : Question of lust
I just don't know what to do with myself - dusty springfield pof, pof, pof Evidemment, c'est le grand déferlement. Les phrases jaillissent n'importe où, n'importe quand. Comme émancipées. Suffit que tu décides d'arrêter et c'est l'affolement. Faut écrire, faut se souvenir, faut pas perdre les clés. Tu comprends pas pourquoi t'es fatiguée, désarticulée. Il manque un truc, bordel, tu sens bien qu'il manque un truc. La pierre d'angle, le ciment, un truc vachement transcendant. Faudrait que ça déborde, un peu. Faudrait de la jouissance, du jeu. C'est ça qu'il manque en fait. Du sexe joyeux. Un truc pas très sérieux, du ...
Chronique #521 : Sur un arbre perchée
closer - nine inch nails everytime i see you falling... Le rapport à l'écrit, ça devient compliqué à gérer. Bullshit. Tu sais plus où tu en es. A quoi ça rime, parfois. Ce que tu écris, tu ne le dis pas là-bas. Ni ici, d'ailleurs. Tu t'écoutes raconter. Tu te manipules. C'est quoi toute cette complaisance, tu détestes ça la complaisance d'habitude. Un peu facile. Pas très glorieux. Pas de quoi être fière. Faut redescendre, oh. Pas la peine de s'emballer. Tout va bien, et c'est très bien. Du calme. C'est un rêve, ici, un truc que tu peux projeter. Mais ça ...
Chronique #520 : Golden bags
hang on to your ego - frank black times to keep windows open Ce soir, t'as envie d'écrire mais tu sais plus très bien par quoi commencer. Elle va se coucher. Tu soupires. «hey, t'es pas obligée, c'est pas un travail.» - «nan, c'est pas un travail, c'est un challenge» - «ben voilà, t'as qu'à commencer par ça, ça fera une première phrase très acceptable, ça» - «bah ouais». Et puis après. Et puis après, si on récapitule, on t'a filé les clés d'un appartement. Une maison de poupée, des jolis parquets. C'est une histoire rocambolesque et ça prend tout le temps des ...
Chronique #519 : More than words
your eyes - cook da books that's what we stand for C'est quand même assez dingue cette capacité d'inertie que vous êtes capables de développer des jours et des jours durant. Demain, on verra demain. Plus tard, un autre jour, quand il fera beau, ou qu'on vous distribuera des pommes d'amour gratuitement. Quand vous aurez le courage. Quand vous ne serez plus fatigués, si fatigués de résister et de lutter. C'est comme une fatalité. Vous vous assommez. Vous souffrez. Vous êtes coincés. Mauvais karma, pas de bol. Personne n'y peut rien, et il faut panser les plaies, et il faut gober du ...
Chronique #517 : Happy days
cemetary gates - the smiths let's start over C'est vraiment bien ta vie en ce moment. Joyeux et excitant. C'est presque indécent, un peu déroutant. Tu es légère, légère, tu laisses venir. Tu vois bien que ça rimait à rien tout ça franchement. La parano dans tes veines. Cette colère et cette rage. L'enfermement, l'étouffement. Quelle connerie tiens. C'est tellement plus joli de voir les choses autrement. Tellement plus amusant. Tu as envie de raconter, de décrire. Parler de ce nuage, quand tu es ici. Celui qui vous aère des heures entières. Tu ne sais pas par quoi commencer. Tu hésites, tu ...
Chronique #516 : Tryin’ to make my way
five o'clock world - the vogues so long farewell L'envol. Cette sensation où plus rien ne compte que l'oxygène, et tu respires, calmement, et il n'y a plus cette sensation d'étouffement, et tu te concentres sur l'air, et tu es séduite par la chanson. Tu te gonfles à bloc. Comme à Tetris, quand tu pètes les scores. Un mélange d'incrédulité et de fierté. Alors que c'est pas toi qui choisit la forme des trucs qui tombent, objectivement. Mais bon. C'était tes doigts, sur les boutons. C'est bien la preuve que tu y es pour quelque chose, han. T'as accepté de tomber. T'as ...
Chronique #515 : Warrior Powwwaaa
i'm so excited - le tigre so far, so good Ça commence à enfler cette idée qu'il y a forcément un gros truc qui va te tomber sur le crâne dans pas longtemps, mais pour l'instant ça tient pas, c'est comme la neige au printemps. Tout va bien. Pas la peine de penser au pire qui peut toujours arriver. C'est curieux cette attitude que tu as. Comme si ça ne se jouait plus au mérite. Comme si tu comprenais enfin le sens des vents. La nécessaire conscience de ton sextant. Toutes ces choses qui reviennent et c'est comme ça qu'elles doivent être ...
Chronique #514 : Mistaken identity
if she wants me - belle & sebastian it's never the fall that kills you T'as jamais osé demander qui t'étais. Ce que t'aimais, les trucs un peu différents, est-ce que c'est normal de pas forcément trouver tout génial dans l'univers de tes parents. T'as jamais osé regarder dedans. T'as jamais eu le temps. Vautrée dans l'incertitude, engluée dans la légende urbaine. Jamais eu le temps de t'asseoir et de réfléchir, toujours eu peur de cet oeil inquisiteur, il te voit, il est partout, écoute, ne va pas pécher. Ta mythologie personnelle. Tout compris de travers. La deuxième fois, quand il est ...