Chronique #523 : Homegirl

14 avril 2005 0 Permalink 0
about you – teenage fan club
checking idle time
Le Monoprix, ça t’inspire. Tu sais pas dire pourquoi, mais ici c’est au milieu des allées que les bulles éclatent. Plop, plop, plop. T’es pétrifiée, et puis tu secoues la tête, comme pour chasser l’idée, et tu essaies de te souvenir, qu’est-ce que j’étais entrain de faire. Ah oui, les desserts. Et puis ça revient, ça s’articule. Tu attrapes les crèmes au chocolat et c’est un geste automatique. Tu n’es pas vraiment là. Tu déroules des fils. Il y a cette question qui s’est matérialisée au rayon surgelés. Que reste t’il à écrire ici, que reste t’il à raconter. C’est un peu ridicule. Voilà c’est ça. Au quotidien, c’est ridicule. Ça manque de recul, ça manque de sens. C’est pratique, un peu trop facile. D’un autre côté tu peux pas t’empêcher d’écrire. Sauf sur commande, visiblement ça te paralyse. No idea why. Quelle fatigue. Tu construis des échafaudages, comme d’habitude. Alors il y a le pour, et le contre, et le oui mais, et le non parce que, et le peut-être qu’en, et le il suffirait de, et bordel t’as du mal à croire à une tempête pareille. Hey, on va se calmer un peu, oh. Qu’est-ce que ça peut bien foutre, on peut savoir ?! Ça te monte à la tête, cette histoire, voilà la vérité. En attendant t’en branles pas une sur le reste, ma vieille. T’as déchargée ta vie sur les épaules du temps et les cadeaux du ciel. Hop hop. T’as rien mesuré, rien regardé, c’est à peine si t’as eu deux ou trois idées. Pourtant t’es vachement contente, super ravie. Alors tu voudrais être un tout petit peu excitée, voilà l’idée. Tu voudrais des sensations fortes. Etriller ta libido. Mettre le feu. Pourquoi est-ce que tu n’y arrives pas, pourquoi ça manque autant, pourquoi tu bouges pas ? Fuck. Ça manque de batailles. T’as rien à conquérir, rien à désirer. T’as juste à bondir pour saisir les opportunités. Le sale truc de l’enfant gâté. Tu t’ennuies. Tu sais pas bien quoi faire de toi. Tu t’occupes des autres. Tu t’amuses, tu rigoles, tu fais la cuisine, tu te reposes, tu te promènes. Tu te dessines des panoplies. Tu imagines comment ça sera, et tout ce que tu vas faire d’ici là, etc. Mais tu restes le cul par terre. Tu sais pas si c’est tout ce temps qui t’immobilise, ou bien si c’est les fantômes d’hier. T’en as marre de fuir, marre de pas pouvoir dire. Tu te sens coincée. C’est pour ça que ça va peut-être être facile, de la quitter. Finalement. C’est ça aussi qui te fait chier. Tu la sens, la résistance. Ce manque de corps, cette inconsistance. Le plâtre autour, mal lissé. Mal séché. Tu sens la fuite arriver, le regard qui fixe ailleurs. T’as pas envie, pas envie, pas envie de la finir comme ça, cette histoire exceptionnelle. Que les choses soient dites, pour une fois. Affrontées, assumées. T’en auras besoin, ici.

Et puis merde, c’est un super truc l’écriture, t’as toujours adoré. Seulement, maintenant, tu aimerais savoir parler. Et rapprocher les distances.

la princesse des connasses est dans une forme parfaitement éblouissante, n’est-ce pas ? en plein complexe de castration ou je sais pas quoi.

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