Tu connais la suite et gageons que cette fois encore ça ne va pas se jouer autrement parce que tu n’en as pas très très envie et moi non plus. Mais il y a une différence et de taille, cette fois. Toi.

Je me rappelle comment c’était à chaque fois et je peux même resituer les époques parce que je suis super forte quand il s’agit d’emmagasiner les pires des souvenirs. Mais tu es là à sourire gentiment devant mon effarement quand vient la certitude épouvantable – mon dieu je suis entrain de ré-pé-ter raaah mais c’est pas vrai bordel. Tu sais toi qu’il y a autre chose cette fois et que c’est quelque chose d’important, formellement. Alors ça ne t’inquiète pas trop tout ça et il faudrait juste que je parvienne à te croire et c’est de moins en moins incongru cette idée de te laisser toute la place.

Même si aujourd’hui je doute. Je ne sais plus très bien discerner mes parts de vrai ce matin tellement il y a de voix et toutes formidablement convaincantes et aucune qui ne récite la même leçon et toi qui propose de l’inédit et je n’ai aucune capacité de discernement parce qu’il y a cette espèce de lucidité robuste que je voudrais faire taire pour mieux t’entendre et avoir confiance en toi. Parce que je doute tu vois. Il y a trop d’indices, beaucoup trop. Fantômes et projections. Identification. Fuites. Bien sûr je pourrais m’en contre-foutre mais alors bien, seulement vas savoir pourquoi je n’ai aucun pouvoir sur les spectres moi…! Faudrait que tu me files un coup de main tu sais bien que je ne suis jamais de taille pour imposer le silence, toi tu as l’assurance qui me manque alors grouille ou tu vas finir par disparaître.