
Juste se lever.
papier-musique
Petit déjeuner. Première cigarette. Café noir. Chocolat-tartines-au-miel pour l’enfant. L’habiller. Tu t’es brossé les dents ? Douche. Enfiler n’importe quoi pourvu que ça ressemble à quelque chose. Manteau, cartable. Courir parce qu’on est en retard évidemment c’est toujours la même histoire, partir au dernier moment parce qu’on habite tout près. Bisous-passe-une-bonne-journée-mon-brugnon-et-toi-aussi-maman-que-j’adore. Tabac, acheter la ration de la journée, s’il fait beau s’offrir un second café et lire Libé. Puis rentrer à la maison ou alors choisir des fruits et des légumes et du poisson sur le marché, mardi ou vendredi. Hésiter parce que l’appel de la couette est un peu impérieux. Mais non. Se poser sur le fauteuil et ouvrir grand la fenêtre et lancer les watts et préparer un litre de thé vert et prendre des nouvelles de Sébastien puis téléphoner aux gens et répondre aux mails qui traînent et se dire merde il est déjà onze heures bordel et lancer Word ™ et écrire au moins pendant trois heures et puis monter chercher des cartons et puis les transférer dans des sacs poubelles et aimer cette sensation brutale du vide dans les choses et du vide dans ma tête alors que c’est déjà l’heure-des-mamans. L’enfant râle quand j’arrive trop tôt parce qu’il n’a pas eu le temps d’échanger ses billes et je n’aime pas croiser ces mères parfaites munies d’enfants papier-glacé alors ça m’arrange et puis il faut rentrer et c’est le goûter et la lecture et le jeu et je travaille trésor laisse-moi écrire encore un peu et puis le bain et le dîner et la cérémonie du coucher et les je t’aime et voilà la nuit que je grignote tandis que tous ils dorment les malheureux, si ils savaient comme c’est magique la nuit et les bougies et les livres et les mots et la sensation de voler du temps au temps.
souvent c’est différent.
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