Chronique #529 : Mother & Son

21 avril 2005 0 Permalink 0
the concrete & the clay – hong kong syndicate
c’est pas bientôt fini, la comédie ?
Tout le monde te le dit, ton fils, il est gentil. Son père est fier. Il te l’a raconté, vendredi. C’était la première fois que vous vous parliez tous les deux comme ça, la première fois depuis le coup de l’avortement. C’était bizarre, vachement. Comme retrouver un frère, et finalement pas. Mais bref. On peut l’emmener partout Léon, il est curieux, raisonnable, joyeux, rêveur… Tu es devant l’ordinateur. Là-bas, dans la chambre, il pleure. Tu ne sais pas pourquoi tu n’y arrives pas. Pourquoi, avec toi, c’est si difficile. Pourquoi il te menace de faire la crise, comme il a entendu dire ailleurs, et ça ne vous concernait pas. Pourquoi chaque instant est une lutte, pourquoi vous n’arrivez pas à vous accorder, à équilibrer. Pourquoi il fait tous ces caprices, pourquoi tu t’énerves sans raison. Et puis tu reconnais. Bien sûr que tu reconnais, bordel. Il y a ces obsessions. Il y a la rage du désespoir. Il y a quelque part chez toi quelqu’un qui refuse de voir. Il y a le trium virat, les abdications. Il a cet âge que tu avais quand ça a basculé. Il occupe le même siège. Comment est-ce que tu pourrais plaider coupable, dis-moi ? C’est beaucoup plus confortable de se voiler la face. Vachement plus pratique de se réfugier derrière la maladie. C’est pas de ma faute. J’ai pas fait exprès vous savez. Je suis malade depuis tellement d’années. Vachement plus simple d’oublier ce que tu lui as fait. Tu admets. Tu ne sais pas comment t’en sortir. Tu dis que t’as envie d’être matée, piétinée. Qu’on te regarde de haut, franco. Elle te coince au tournant. C’est pas une envie oh dis, ça va pas la tête. C’est un besoin, regarde, tu vois bien. Evidemment. Besoin d’expier, besoin de payer. C’est mérité. Il n’y a personne qui te fasse peur. T’es la victime, tu te rappelles ? sancto subito. Pour qui tu te prends, franchement. Faut payer. C’est ça que tu te dis. Faut payer, plutôt qu’affonter. Faut sacrifier.

T’es retournée le voir, tu lui as installé le matelas. Il a mis les grenouilles avec un grand sourire. A tout à l’heure, maman. Il est fatigué. Tu te demandes comment ça va être, quand vous serez installés. Comment tu vas canaliser. Etre à la hauteur. T’as besoin d’ailes. T’as besoin d’ELLE. Tu sais plus tellement où tu en es. Les vieux démons habituels. Et pourtant tu as compris. Seulement tu vois pas bien vers qui te tourner, pour le dire. Pour le valider. Ni à quoi bon. Qu’est-ce que ça changerait. T’as envie de l’entendre, pourtant. Mais tu sais pas comment.

Ni quand.

la bande-son est dédiée aux pieds nicklés du vinyl, évidemment… – mister l’inénarrable, ami personnel de jean-pierre timbaud… et puis hazam le grand, vachement plus balèze en disparitions que david copperfield… et puis celui qui veut que sarah le tue tout le temps, alors que franchement… tant de talent, c’est impressionnant, les garçons ;)
‘part on that… that’s the way it’s meant to be, mikie, obviously !
hey sweet lili, trop bizarre que tu m’écrives aujourd’hui… avec étienne hier, ça fait une drôle de coïncidence. c’est pas robin le papa mais ils sont très jolis, tes p’tits fardeaux (héhé)

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