J’ouvre les yeux. Bizarre cette question bizarre ce rêve. «
Tu veux des gosses ?!»… les quatre qui ne dorment plus dans la chambre à côté achèvent de m’étourdir. Non mais bordel vous vous foutez du monde non mais bordel quoi c’est pas l’heure de la récré… Même pas 7h. Allez hop cuisine petit déj’ c’est la fête quand même un peu c’est les vacances. Vous vous asseyez vous vous dépêchez vous vous calmez mon Dieu je vais les tuer un par un. Léon me regarde un peu perplexe. «
On dirait que t’es pas de très bonne humeur ce matin maman». Je tourne frénétiquement le volume du son de la chaîne, vite de la musique qui bouge vite se calmer vite vite vite. Subitement ils sont tous là, les autres. Autour de la table trop de vie trop de bruit. Oeufs brouillés, café noir – pas une bonne idée le café. J’étouffe. Douche glacée. Transat, je m’allonge, le soleil grimpe et me chauffe, je ferme les yeux et Léon me rejoint. Léon mon brugnon. Je respire son cou, ses cheveux, il pose sa main sur ma joue et nous somnolons. Léon mon fils, apaisement,
maman maman je t’aime ausi gros que quatorze trois mille.
Alors me reviens cette question un peu lançinante, et cette réponse que je n’ai jamais voulu m’entendre exprimer, cette réalisation que je n’ai pas réussi à admettre depuis le jour où Léon me regarda pour la première fois d’un petit air étonné, ah donc c’est toi – oui c’est moi bonjour mon fils. Depuis le jour de sa naissance.
«Je ne veux pas de gosses.»… moi qui ai toujours imaginé que c’était une espèce d’évidence que j’allais en avoir quatre ou cinq, que j’allais entrer en maternité comme on décide d’être danseuse étoile ou pianiste de jazz. Que c’était héréditaire peut-être, à moi de reprendre le flambeau.
«Je ne veux pas de gosses.»… non je n’ai pas la vocation, non je ne veux pas de gosses je voulais juste Léon.
* Euh sinon oui j’aurais bien aimé des gosses hein, ça aurait fait plaisir à ma mère – j’ai lu Freud.
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