Chronique #211 : Miss u…

01 août 2004 0 Permalink 0
Il fût un temps où ici j’avais publié une espèce de texte merdique sur MA, Ma Reine, celle-que-j-aimais-tellement-et-qui-manque-tellement. Et puis je l’ai supprimé, parce que justement c’était merdique, rien à voir avec elle.
dedicated to Ma Reine, A. et C. (entre autres…)
Evidemment je n’oublierai jamais ce jour affreux, quand ma mère est arrivée alors que je m’agaçais de son retard… Evidemment je n’oublierai jamais ses mots, euh pardon je suis en retard mais il est arrivé quelque chose de terrible, MA est morte.

Et ma réaction. Oui bon vas-y balance-le ton poisson d’avril ah ah très amusant. Incrédulité absolue. Non mais ça c’est pas possible tu vois maman trouve autre chose mais ça franchement hein euh hein !!! Rupture d’anévrisme. Même pas quarante ans. Même pas mérité ça, et C. qu’est-ce qu’il va devenir C. son mari, et A.P.A.S. ses enfants hein, est-ce qu’on peut faire un truc pareil à des gens pareils, A. mon presque filleul n’a même pas 11 ans, non mais on se fout de la gueule de qui ici hein ? Et moi, et moi, alors, je vais faire comment maintenant… Je n’oublierai jamais non plus la réaction épouvantable du père de Léon, genre rien à foutre – mais quel con celui là. Ce jour là j’ai définitivement arrêté de croire en Dieu. Que des conneries tout ça. Ce jour là j’ai recommencé à fumer et je me suis bourré la gueule, et je n’ai pas arrêté de boire jusqu’au jour de l’enterrement, je me souviens que je mâchais douze chewing-gum à la fois pour que personne ne remarque, whisky en intraveineuse. Et Fauré, le requiem, à plein tubes, en boucle, en boucle. Je me souviens avoir refusé d’aller au cimetière tout de suite après, mais avoir fait la route avec Léon quelques semaines plus tard, m’être assise sur sa ravissante tombe – au moins on l’avait mise dans un endroit qui lui ressemblait, charmant cimetière avec plein d’arbres, le dormeur du val. J’avais allumé une cigarette, et puis on avait discuté, comme avant, et je l’avais un peu engueulée. Je vais faire comment sans toi maintenant à ton avis ? C’est malin, vraiment.

C’est après que sont arrivées les euh… superstitions ? Ma Reine est par exemple la championne du monde toutes catégories pour me trouver un taxi en pleine nuit à Paris quand il pleut et que la situation semble désespérée. Ou pour envoyer une étoile filante dans le ciel juste pour répondre à la question existentielle du moment. Ou pour venir rassurer mes rêves. En fait c’est bien simple, y a qu’à lui demander. S’il te plaît Ma Reine est-ce que tu pourrais m’aider s’il te plaît là je suis un peu perdue. Rien de grave – c’est ce qu’elle semble me répondre. Rien de grave, je suis là.

Oui bon d’accord et merci. N’empêche que tu me manques très beaucoup, comme dirait Léon.

R.I.P.
et évidemment ce texte n’est pas arrivé ici aujourd’hui juste par hasard… j’ai lu Poussières d’Anges, aujourd’hui (et hier).

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