«…vous ne risquez pas grand chose cette semaine à agir comme bon vous semble, c’est à dire : faire ce qu’il vous plaît, ce qui vous intéresse, vous motive, vous attire. Sur le plan social, professionnel ou matériel, les perspectives sont bonnes mais c’est un peu plus tard, en septembre, qu’elles s’épanouiront…». Didier Blau, horoscopologue, dans le ELLE de cette semaine. Euh parce que depuis quelques jours j’ai décidé d’arrêter de fuir les horoscopes comme la peste, allant jusqu’à arracher les pages pour ne pas être tentée de les lire. Le ridicule a des limites, même pour moi, stop aux superstitions, faut arrêter la parano. Enfin tout ça m’a réjouie. Pourtant la journée ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices (tadada, fin de l’afertmath, plongeon dans le pathos).
Le doute n’est plus permis. Je suis cernée.
Premier lundi sans séance, seulement sept jours, et pourtant une éternité. Comme si la décompensation du 14 juillet avait marqué une rupture, le passage en mode abstinence… C’est difficile, mais c’est nécessaire, j’apprends à penser autrement, à voir le monde différemment. A me comprendre mieux, même si c’est encore fragile. Tout un système de pensées à revoir, tout un monde de fonctionnement à reprogrammer. Je ne veux pas plonger, je ne sais pas assez bien nager, mais je répète les mouvements, je m’entraîne pas trop loin du grand bain.
La liberté, j’y reviens encore. J’ai si longtemps vécu avec la crainte de me faire gronder, si je sortais du rang. La crainte de décevoir, mais pas seulement. La crainte d’être mauvaise, vérolée, mais pas seulement. Imperméable à la carotte et au bâton, mais persuadée que c’est comme ça que le monde fonctionnait. Endormie, endolorie, dans ma bulle il y a du rêve et de la magie… Pas le courage d’affronter cette vie dont je me sentais tellement étrangère, handicapée du compromis, bloquée à je ne sais quel stade de mon développement, fille dans un corps de femme. Les souvenirs qui affluent sont ceux de mes quatorze quinze ans, mais pourquoi est-ce que j’ai reculé, à chaque fois, pourquoi je n’ai pas laissé T. m’aimer sous prétexte que j’étais persuadée qu’il se fichait de moi, alors que pas du tout, je l’ai su après, mais j’avais tout gâché, affolée… Pourquoi je n’ai aucun souvenirs de câlins parentaux, aucun, pourquoi cette distance entre nous, ce mur, cette frontière, l’idée même me glace d’effroi… Loustic, je le prends dans mes bras, tout le temps, je lui dis que je l’aime, tout le temps, animalité, nécessité vitale… Est-ce que je ne pourrais plus le faire, un jour ? Est-ce que cette distance, tellement répétée dans ma vie (sauf avec mes amoureux…), j’arriverais à l’éviter ?
Bulle-fortifiée, ne pas montrer, fuir l’émotion. Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans ma vie ?
Bon. Du calme. C’est pas le moment d’ouvrir les digues, hein. Trop dangereux. En septembre, même mon horoscope le dit (ah ah). Plus ça va et moins les titres de ces chroniques n’ont un quelconque rapport avec ce qui suit. Je voulais raconter comment j’ai réalisé, aujourd’hui, que j’étais tombée dans un repaire de mégalos, et que ça arrangeait plutôt mes affaires. Mais c’est pas très important, finalement.
Mon portable a bippé à 18h, pour me signifier qu’il aurait fallu que je quitte le café, longe la rue et compose deux codes. Symbole de la continuité de l’espace-temps. Je n’ai pas envie de supprimer le rappel. Même pas grave… Pas grave non plus ma grosse angoisse quand j’entends Loustic qui va bien, très bien, tellement bien qu’il ne me téléphone pas, et qu’il n’a rien de trop spécial à me dire quand je l’appelle, si ce n’est qu’il rentre dans pas longtemps, qu’il s’amuse et qu’il est trop occupé pour me parler. Sentiments mitigés, c’est bien pour lui mais j’ai peur qu’il y prenne trop goût et qu’il souhaite y rester. Surtout qu’on ne se gêne pas là-bas pour lui faire du bourrage de crâne, je suis verte de rage. Ne pas y penser. Petit bonheur du jour, le «Special Guests» de Technikart signé Vandel. Où il ne sera plus jamais possible de rédiger quoi que ce soit avec «éponyme» dedans sans passer pour un vieux ringard poussiéreux.
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