the world is mine - david guetta (fatalement) Pleine lune cette nuit. L'autoroute est noire, économie d'énergie sans doute, il n'y a personne ce soir, à peine un camion ou deux qui remontent vers Bruxelles, puis les Pays-Bas, enfin je ne sais pas, j'écoute Frantic, et puis Big&Rich, j'ai hâte d'avoir dépassé Roissy, font chier, à quoi ça rime ces limitations de vitesse, j'adore conduire la nuit, mais il faut aller vite, ouvrir les fenêtres et aspirer les courants d'air, et puis mettre de la musique, fort, super fort même, alors c'est presque un voyage sidéral, meilleur que la meilleure des dopes, enfin ...
Chronique #573 : Dans trois mois, c’est dans Télérama
fame - irène cara that one's dedicated to monday evening Tu sais quoi, j'ai beaucoup de tendresse pour toi. Je ne sais pas vraiment d'où elle vient, ni pourquoi, parce que fatalement, c'est surprenant, dans des conditions pareilles, mais ça me nourrit d'envies, l'été toutes les filles sont jolies, et j'aime les sourires, et les yeux qui brillent, j'aime le cash, le direct-target, les débats m'ennuient, j'opte pour les divagations, celles où l'on refait le monde au hasard des gens qui passent, en rigolant, parce qu'il faut rire de tout bien sûr, et surtout du pire, celles où j'ouvre une boîte de ...
Chronique #572 : Leave and let die
comment te dire adieu - jimmy sommerville y a jamais trop de sentiments (tm) Je suis perplexe, vous savez. Bis répétita. Fatiguée de cette lutte impitoyable tel l'univers de Dallas. Je sais ce que je fuis, obviously. Je sais ce que je préfère oublier, comme si ça n'allait jamais arriver, comme si ça n'aura jamais existé. Bullshit. Je suis terrifiée, ouais. Saloperie d'everlasting, j'arrive pas à m'en débarasser. J'arrive pas à affronter. Ni à verbaliser ce qui fait si peur, l'effroi glacé, la fonte des intérieurs. L'instant où les mots rejoignent la peau. Il faudrait lui dire, il faudrait analyser. Il faudrait cette sensation d'avoir ...
Chronique #571 : A Day in the Life
goodnight moon - shivaree tu rentres bloguer chez toi ? C'est amusant cette sensation que j'ai en ce moment d'être une sorte d'héroïne de roman. E. me dit qu'il faut que je raconte ma vie, je réponds que je peux pas, que ça tuerait des gens, à commencer par mes parents, et quand on voit l'état du QG depuis le dernier happening en date, ça donne pas envie, croyez-moi. Pas prête à assumer, je crois. Pas envie de leur faire ça. Et puis merde, moi je veux écrire un roman, inventer une histoire, travailler des sentiments, imaginer des personnages, les ancrer dans ...
Chronique #569 : One of a kind
caravane - raphaël (like ra-ma la-ma la-ma ka dinga kading-a-dong) Je me souviens des premières semaines, là-bas, et tous ces garçons pénibles, quand il fallait commander des pizzas. D. n'aimait pas le fromage fondu, sauf le chèvre, à la rigueur. S. ne partageait pas la sienne, question de principe (arf). B. vomissait les champignons, tu comprends, c'est allergique. G. n'avait pas faim tout de suite, mais dans deux heures, pourquoi pas. Pire que des filles. Toujours à pinailler, toujours à réclamer, et c'est à qui aura le dernier mot, 'voyez, c'est moi qu'on écoute, etc., l'éternelle histoire de qui c'est qu'a la ...
Chronique #568 : Another One
i'll be your mirror - velvet underground tribute to salvation Quand ELLE ouvre la porte, son regard se plisse et ses yeux brillent. Elle sourit. Charmante. Bonne humeur ever. Jamais elle ne fait la gueule ou une tronche de mille ans, jamais elle ne feint l'entente cordiale, jamais elle n'est lasse ou agacée, elle est imperturbable, bienveillante, dosée au millimètre près, à la bonne distance, toujours, elle ouvre l'espace où les choses sont dites et la terre continue de tourner, tandis qu'à l'intérieur le silence se fait... Elle est fidèle, indéboulonnable, professionnelle, fatalement hein, fatalement hey, il n'y a pas de sentiments, ...
Chronique #567 : Let’s face it
shakedown street - grateful dead move the darkness from your eyes C'est comme si j'étais vide et vidée. J'y suis allée, je me suis allongée, j'ai parlé. No big deal. Des mots. Des silences. Et puis l'émotion est là, celle qui coupe la voix. Gorge serrée. Je marche sur un fil. Je voudrais pleurer, seulement c'est impossible. Je ne lâche pas. Je contrôle. C'est du Pavlov, presque, chez moi. Va savoir ce qui fait si peur, va savoir pourquoi cette certitude que le danger est là, au coeur des larmes, derrière la voix. L'impression que je n'en reviendrais pas. Pour la première ...
Chronique #565 : After All
dress code - frantic at the barricades of freedom C'est le bordel ce matin, on a tsunamité ma tête. Je regarde ailleurs. Pas question d'y aller toute seule. Je retiens. Je maintiens. Je contrôle. Y a pas moyen qu'un seul mot sorte, il faut attendre d'y être, et plonger, d'un seul coup, vas-y t'es cap', c'est comme quand tu joues à moi-je-m'en-fous-hein-je-me-baigne, c'est comme quand anakin mute en vador, il suffit d'un instant pour faire ton choix, camarade, et je pressens la violence de l'impact. Le retournement. Par regroupements. Comme l'impression que mon self déborde, d'ailleurs j'ai rêvé d'ELLE, la nuit dernière, m'en ...
Chronique #564 : Song of the Shrimp
tout le bonheur du monde - sinsemilla vas pas laisser le blues te casser le groove Douze fois que je la commence, cette note, douze fois que j''efface tout, et rebelote, ça vire psy à tous les coups on gagne, et si vous avez beaucoup de chance vous repartirez avec un exemplaire bon marché de freud pour les nuls, l'amer de la mère face à la mer en bonus track. C'est n'importe quoi, là. Pourquoi c'est si compliqué, d'aller aux fondamentaux de base (c'est le minimum qu'on puisse attendre d'un fondamental, qu'il soit à la base, soit dit en passant), c'est vachement ...
Chronique #563 : Give it to Me
immortality - pearl jam et là, c'est le drame. Je suis perplexe, vous savez. Infiniment étonnée. A part ça, j'ai tout oublié. Mercredi, dans la voiture, j'étais un bébé. Le pouce dans la bouche, sans l'avoir décidé, et puis la vie qui débordait. Incrédulité. J'en perds les mots, c'est bien la preuve, j'en perds les mots et je n'arrive pas à lui parler, à ELLE, j'en perds les mots et je me désorganise, peut-être qu'enfin je réalise, j'admets, j'apprends la délivrance. Je voudrais oublier la fierté, perdre l'habitude de crâner, et puis tout déballer, et comme ça, ça sera fait, et comme ça, ...