
kick my ass – big & rich
save a horse, ride a cow-boy
Vous disiez, hier, que les encadrements très peu pour vous merci, beurk, autant une affiche punaisée au hasard d’un mur pourquoi pas, la spontanéité du truc, la charge émotionnelle aussi, vous disiez que ça doit porter un souvenir de la vie, les lithographies, ou alors on tombe dans le cliché vogue-is-my-guru, faux-dali-sous-verre-accroché-au-dessus-du-canapé-du-salon included. Vous disiez qu’il y a des tas de configurations comme ça dans les magasins Habitat, et vous n’avez aucune envie de vivre dans un supermarché du design bon teint, que c’est important d’aménager son espace, de dessiner son cadre. Nous y revoilà. L’espace. Le cadre. Décidément. Ce matin, on était en plein dedans. Comme si tu vivais au milieu des courants d’air. Aucune frontière. No limit. Elle entre, elle sort, elle passe, elle s’installe, elle cherche une télécommande, elle repasse, elle décroche le téléphone, c’est pas comme si tu dormais dans une pièce supposée être la tienne et qu’au minimum on pourrait espérer qu’elle frappe. Soupir. Tu gueules. Han la la que t’es pénible au réveil toi alors hein. Soupir. Tu découvres à quel point le système s’est infiltré dans ta vie aujourd’hui. Tu réalises l’impact. La dispersion. Ame errante cherche destinée, s’adresser à sa mère qui transmettra. Ou pas. Tu n’as jamais su construire des barrières assez solides. Tu la laissais foutre ses pieds sur ta chaise et donner son avis surtout. Pourquoi, t’en sais rien. On s’en fout, d’ailleurs. Maintenant, t’es un cow-boy. Mais ta chambre, c’est toujours pas un saloon. Alors tu la dégages (ou ça va partir entre les deux yeux ma vieille)… Tu laisses plus faire. C’est le flip everywhere, autour. Quoi quoi quoi. En même temps ils ont tellement eu peur hein. Ils se disent que c’est plutôt pas pire. Bah oui tu projettes. Tu sais bien ce qui se dit ici, tu sais bien ce qui se dit partout, tu les vois ces gens comment ils en parlent. Comment ça les dérange. Comment ils applaudissent que tu te ranges, peu importe comment mais pense à l’harmonie ma chérie, l’har-mo-nie. Tu vois que t’as jamais pu lutter contre ça. Ta mère tout le monde la trouvait tellement cool. C’est même ce qui les attirait chez toi. Ta mère, ils fumaient, elle gueulait pas et c’est promis elle dirait rien à leur mère. Ta mère, elle adorait quand vous étiez dix-sept au goûter et même elle organisait des fêtes et des anniversaires, d’ailleurs quand il y en a pour dix il y en a pour dix-huit aussi bien, alors vous restez dîner ? Ta mère, elle était juste chiante pour les notes. T’avais plutôt intérêt à être la première et tant pis pour la mortification un dimanche matin subitement consacré aux décilnaisons latines (logique, me direz-vous, dimanche = jour de la messe = ite missa est = dies irae, dies illa, vas-y ma fille on y va pour le rosa, rosa – fin de l’interlude). 10 heures, trois copines à peine réveillées parce que la veille on avait fait la fête, et ta mère qui hurle jusqu’à tes larmes. Broutilles, détails. T’en as tellement des exemples comme ça, il y en a tellement des gens qui lui dressent des statues à ta mère, t’as de quoi remplir le Grand Palais. Toi-même d’ailleurs tu en es fière. Tu la brandis comme argument. Voyez comme elle est cool ma mère (voyez comme il est beau mon fils). Pourtant tu l’as jamais trouvée belle. Enfin tu t’en souviens pas. Et toujours on te disait qu’est-ce que tu lui ressembles à ta mère. Y que toi qui n’a jamais compris pourquoi, y a que toi qui le voit pas. Toi, les photos que tu préfères c’est celles où tu as les traits de ton père. Jamais voulu lui ressembler à ta mère, jamais voulu être elle. Seulement c’est comme si on t’avait jamais donné le choix. Tu seras elle ma fille, this is your destin. T’as pas d’espace, tu récupéreras le sien (trouve-toi un mari qui a du fric). Pour ta soeur, on construit le même en meilleur. Des fois t’as fui la route, sans destin fixe. T’as cherché des espaces vacants, t’as cherché une place, tu voulais qu’on te dise quoi être et quoi faire, t’avais juste envie d’une vie mais tu savais pas comment faire. T’as sauté sur la moindre occasion. T’es jamais partie bien loin. T’es revenue à chaque fois. Tu te dis que peut-être inconsciemment elle se venge de sa vie qui n’aurait pas du être ainsi. Ses représentations prennent une autre dimension lorsqu’elle se mêle à la tienne. Désormais tu interdis. Enfin tu essaies. Les vieux réflexes c’est difficile à perdre. Tu visualises le cube et les murailles que tu vas pouvoir construire.
Tu vas enfin savoir ce que tu aimes, toi.
give me a groove… very funny la country, c’est pas loin d’être une nouvelle lubie…
(n’importe quoi cette histoire de CE1B, ça a jamais été un CE1 bordel, c’était un CE2, et là c’est de CP qu’on parle, viens pas foutre ta merde le CE1, c’est pas le moment, bref, opération repoussée d’une semaine, grippe everywhere).
(t’aurais pas du me réveiller maman, je faisais un rêve c’était trop bien).
(n’importe quoi cette histoire de CE1B, ça a jamais été un CE1 bordel, c’était un CE2, et là c’est de CP qu’on parle, viens pas foutre ta merde le CE1, c’est pas le moment, bref, opération repoussée d’une semaine, grippe everywhere).
(t’aurais pas du me réveiller maman, je faisais un rêve c’était trop bien).
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