Chronique #524 : As in a TVSoap

15 avril 2005 0 Permalink 0
you spin me right round – dead or alive
c’est ça, l’idée.
Trois jours que tu tournes autour du pot. Trois jours que c’est devenu obsessionnel, ce truc qui dure depuis des mois. Et ça vient de tomber. L’explication, l’interprétation. L’articulation. Tu respires. Pourtant, c’est pas facile. T’as pas trop envie de développer, pas tellement envie d’y penser. Pas vraiment envie de te résigner à lui donner ce sens que tu as révélé. Pas tellement envie de te démasquer. En même temps, tu sais que ça a été dit. C’est comme quand tu joues à cache-cache avec Léon. Tu sais que tu vas le trouver, tu sais où toujours il se cache. Quoi qu’il devient plus doué, il apprend à te surprendre. Mais passons. Tu sais comment la partie va se dérouler. Deux pas en avant, puis trois en arrière, des luttes, des résistances, des larmes, de la fatigue, et puis tu vas lâcher, un jour. Le périmètre a été violé, les mots jaillissent par les fentes. Tu sais que tu ne contrôles plus grand chose. C’est déjà arrivé, c’est les effets secondaires de l’analyse. Alors bien sûr il n’y a plus d’excitation. C’est une question de temps, et d’apprentissage. T’essaies tant bien que mal de contrôler les barrages. Va pas faire péter les digues, un peu de patience merci, il faut mille ans pour faire le tour de la terre à cloche-pied en reculant par derrière. Humpf. Abréaction mon cul, c’est plutôt pourris ma vie avec tes vieilles histoires dont il s’agit. Bullshit. Tout ce temps gâché. Tu peux être en colère. Ça change rien, ça fait du bien. Au moins, ça sort. T’as eu de la chance quand même. Ça aurait pu mal terminer. C’est peut-être ça que t’as envie de fêter. C’est peut-être pour ça l’appétit. L’envie d’orgie.

Comme s’il fallait te montrer des images, pour que tu comprennes. Que tu réalises une fois encore l’étendue du néant, comme si on t’avait enfermé dans un placard sans te regarder ni te voir. Tu réalises que la cassure date d’encore plus loin. La dichotomie, les yeux qui louchent. La distance, bordel. La virtualité de ton univers. Les mécanismes franchement montés à l’envers. T’es restée en bas des marches. Larguée. Humiliée. Humiliée, tu supportes pas. Et toujours, au milieu, c’est le spectre de ta mère. L’indifférenciation. Le désordre. Les déformations. Et vas-y que tu balances des pavés dans la mare. T’éclabousses partout, tu confonds tout, tu remets les choses à leur place. Vent de consternation. Ah ouais quand même. Putain y a du travail. Soupir. Va falloir déblayer le chantier d’avant, et reconstruire sur de nouveaux plans. Merveilleux. Mais un peu décevant. Comme si t’avais cru gagner dix-mille balles au black-jack et que finalement non, c’est cent mille à la roulette, seulement faudra atteindre l’âge de raison avant de pouvoir y toucher. Sur le moment ça fait super plaisir quoi. Mais après il faut attendre, encore. Il faut faire l’effort de se rappeler, chaque jour, que la vue a changé. C’est pas loin d’être épuisant. C’est pas loin d’être ennuyeux, monotone. Il faudrait être emportée, déconnectée. S’envoler ailleurs, quelques heures. Oublier, s’oublier. Rire. Se coller, se rassurer. Comme quand vous aviez seize ans et que vous dormiez tous ensemble sur le canapé. Pouf, on respire. Des trucs sans importance, comme à l’époque où tout le monde se connaissait parce que tout le monde s’embrassait, et on appelait ça sortir, c’est ridicule aujourd’hui ce mot, personne ne dit plus ça autour de toi, sortir, mais bref, tu veux pas de sentiments, enfin si justement, mais pas les mêmes que d’habitude, tu veux plus faire semblant, tu veux plus te voir dedans, et ne pas savoir, et sortir les armes, et te perdre, et te désincarner. Tu veux de la tendresse, comme un bébé. Tu veux du sexe, t’es complètement désinhibée. Inner child is 8 months old, imagine comme t’es mal barrée. Putain, ça fait du bien, de réaliser. Tu les vois, les ficelles. T’as arrêté de tanguer. Ouf. C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Ça va moins te perturber.

Faut laisser reposer.

et je danse sur de la musique débile… et léon rentre ce soir, et c’est le week-end… et c’est bien, ce qui est entrain de se passer, vachement bien… alors toi, batman, ta gueule ;)

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