J’ai des petits regrets, quand même, faut bien que je me l’avoue… Regrets de n’avoir pas trouvé ma psy plus tôt, regrets de n’avoir pas su m’assumer et d’avoir entrepris des choses dans l’urgence, sans réfléchir avant… sans voir que la vie que je m’imaginais n’était en rien celle que je souhaitais vraiment… Regrets de n’avoir pas su m’aimer, donc de ne pas avoir aimé les autres, ni de m’être laissée aimer… Regrets, à trente ans, d’avoir l’impression d’en avoir huit de moins… Oh que j’aimerais avoir 22 ans, moi qui ait toujours voulu en avoir 25… Je n’ai pas profité de cette période bénie du « tout est possible », tant je courrais vers un schéma de vie tout écrit dans ma tête depuis l’enfance…

D’un autre côté, vivre son adolescence à trente ans à quelques avantages… Je perds moins de temps, je savoure davantage… J’accorde plus d’importances aux détails, aux coïncidences… Je laisse mon passé derrière moi, comme si je recommençais… J’ai une deuxième chance.