
love the way you love – suede
le réveil, c’est pour demain
T’as encore perdu le casque de l’i-pod. Qui doit être planqué quelque part avec les soixante-sept briquets disparus depuis le début de l’année dans cette maison. Mais passons. Tu y tiens, à ton rituel. Il faut de la musique, avant d’aller chez ELLE. Ça évite de trop penser. Ça évite de trop préparer l’exposé, surtout que t’es sur le point d’exploser tellement tu débordes, t’es fébrile, trop de mots, hey, t’imagines, une explosion de mots dans le métro, mieux vaut pas risquer, dis. Tu passes par la case Relay. Du coup, tu décides de prendre aussi le AD d’avril, en ce moment tu te ruines en magazines archi & design, des fois qu’on sait jamais tu gagnerais au loto sans jouer, ben tiens. Et tu te réveillerais avec un compte en banque à la hauteur de tes extravagances côté envies d’aménagement du nouvel intérieur. Bref. Tu te retournes et tu vois le hors-série du Nouvel Observateur. Ah ah. Comme si t’allais laisser passer ça. Tu t’installes dans la rame, et c’est Bob Dylan. I want you, I want you. Tu penses à lui, tu souris. Tu lis. Oh my god. C’est un de ces moments où ça devient vachement difficile de se contrôler tellement on a envie de clamer au monde entier que ouais, c’est ça, bordel, c’est comme ça que tu marches, c’est ça qui s’est passé, pas dans les détails, tu t’en souviens plus très bien des détails, mais c’est ta vie qu’il raconte, cet homme là. My heart belongs to daddy. Tu souris encore. Décidément il ne te quitte pas. T’arrives chez ELLE et tu brandis le journal, est-ce que vous avez vu ça ?! Non, ELLE n’a pas. Tu ne lui laisses pas d’espace, c’est comme si t’avais transgressé, d’habitude tu ne fais jamais ça. D’habitude tu te caches, quand tu compulses sur toi comme ça. T’as peur qu’elle se vexe, ou qu’elle se fâche, ou je sais pas quoi. Tu racontes et ça part partout. Dix fois tu t’arrêtes, tu penses qu’elle va dire stop, que t’as déjà parlé mille heures. Mais non. T’as bouclé. Ah ah. Du coup, faut trouver autre chose. N’importe quoi, pour meubler. Tu supportes pas le silence, des fois qu’elle en profiterait pour te parler. Hey non mais ça va pas, surement pas. D’ailleurs ELLE te parle beaucoup, aujourd’hui. ELLE te montre que, quand même, pas à ce point, arrête de vouloir être parfaite, oh. T’as vu ce qu’ils sont devenus, les enfants de Françoise Dolto. C’est bien la preuve. Mais passons. Tu sais pas comment tu te retrouves à lui parler de la manière dont tu vas t’y prendre pour continuer sans ELLE. Tout à coup, tu lui parles comme si tu parlais à quelqu’un d’autre. Comme si tu faisais abstraction d’ELLE. Comme si tu n’écoutais absolument pas ce que tu étais entrain de lui dire. T’arrives toujours pas à réaliser. Le pire, c’est que t’as pas dit un mot sur tout le bien que tu penses d’ELLE. Tu lui expliques cette histoire de nouveau qui devrait te mater. A un moment, quand même, tu vois la portée. Terrain glissant, on va se calmer, va pas t’emballer, remember where you stand. Tu réajustes. Ouais en fait c’est pas vrai. Tu sais pas trop si le truc, c’est que t’es décidément très haut perchée en ce moment, ta tête au delà de l’encadrure d’une porte… ou bien si justement c’est ce qui doit être. Ce détachement, ce fatalisme, cette dé-passion. Tu te trouves super gonflée. Limite pas polie du tout, même. Indécente. Non mais pour qui tu te prends, tsss. T’as zappé le plus important. Tu crois que je vais te laisser faire, peut-être ? Tu crois sans doute que j’ai rien vu. Pas de bol ma vieille, je te surveille. Va falloir y retourner maintenant, et pas faire semblant. C’est bizarre comme le vent a tourné. Comme tu te fous considérablement de lui parler avec des mots violents, maintenant. T’as plus peur, on dirait.
Plus autant.
pfiou quel programme, trop bien, s’il y a quelqu’un aux manettes de tout ça veuillez garder le rythme, c’est parfait, si si, cela dit si quelqu’un voit mary poppins, envoyez-là chez moi, j’ai besoin d’un coup de mains pour les cartons, quand à patrice drevet j’aurais deux mots à te dire, rapport à la pluie, sauf le mercredi, jour de fête foraine… à cause de toi, demain soir, j’hérite d’un poisson… puisque c’est comme ça, on va lui donner ton nom.
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