Chronique #331 : Liaisons dangereuses

08 octobre 2004 0 Permalink 0
On dirait que ça commence à s’éclaircir un peu.
let’s see, let it be…
Quoi que.

Il a tout, tout ce que j’aime. Une gueule d’ange un peu trop propre pour être authentique. Cette allure d’éphèbe tout droit sorti d’un film de Visconti. Une voix douce et posée, sensible. Il est torturé, nostalgique, imprévisible et drôle. Il me connaît bien, depuis longtemps, il sait tout et il s’en fout.

Hier soir, le vent a tourné.

Et j’ai la trouille, voilà, parce qu’avec lui je n’ai pas envie de me planter. J’ai peur, je ne connais pas ces règles – ça fait tellement longtemps. Je ne sais que les histoires complexes et douloureuses, encaisser plus ou moins bien les uppercuts, viser toujours là où ça va faire mal, me saborder jusqu’au fin fond de l’insupportable. Un peu Volanges un peu Tourvel, fascinée par Merteuil et Valmont – et lui c’est le Chevalier Danceny. Ouch. Curieusement tout s’estompe, je suis aspirée en terre inconnue, point de passion ravageuse ici, rien à conquérir si ce n’est l’espoir, la confiance. Est-ce que je saurais faire ? Est-ce que je suis insensée au point de regretter la lutte, les morsures, les utopies ? Est-ce que je vais longtemps faire l’autruche et refuser de voir ce qu’il y a à voir ? Est-ce que ça va durer encore cette manie de vouloir être aimée par ceux que je ne séduis pas, de m’épuiser à essayer de rallumer des mèches détrempées par les larmes de l’impuissance ? C’est un peu facile finalement la complaisance. Tellement plus facile que d’accepter l’idée saugrenue qu’il m’aime parce que je suis moi.

«Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse !»

L’effet des E.L.L.E… Sinon ça fait deux ans.

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