
Tout ça pour dire que j’ai lu aussi les conseils prodigués à Mary Higgins Clark par un prof (américain, of course) lorsqu’elle suivait des cours d’écriture à la fac (pourquoi n’a-t-on pas ça, nous ? bon ok je sors…). Petit un, pensez à une anecdote que vous avez vécue, lue, qui est arrivée à un de vos proches… Petit deux, lancez-vous dans un «Supposons…». Petit trois, poursuivez par un «Il se serait passé quoi ?». Petit quatre et dernier, demandez-vous «Pourquoi».
Bong sans de bon sang de mille sabords, alors c’était ça ! Et bien allons-y, bien entendu. Toute la journée ça a mouliné, gambergé, exploré. Supposons que P. ne soit pas mort dans un accident de voiture. Immédiatement, deux possibilités pour la suite. Supposons que P. ne soit pas mort tout court, ou Supposons que P. ne soit pas mort dans un accident de voiture. Ce qui m’entraîne vers des tas d’alternatives qui me permettent d’accoucher de mille scénarios.
Dont l’un d’eux me cloue sur place. Merde alors, j’avais oublié ça ! Incroyable. J’ai oublié que selon la plus ou moins légende familale appuyée par des recherches généalogiques incertaines, dans la famille du père de mon père deux de mes ancêtres directs ou pas loin sont morts à Ste Anne. J’ai oublié ça. Alors que je me suis plongée dans la généalogie familiale avec passion quand j’avais 20 ans, que je connaissais tout sur tout le monde sur des générations. Que je connaissais parfaitement cette histoire, qu’on raconte pudiquement dans la famille en prétendant que Sainte-Anne, c’est AUSSI un hôpital, que mourir là-bas ne signifie pas forcément qu’on y était enfermé. Ben voyons. Du coup la réaction de mon père, à me faire passer scanners et autre encéphalo aux moments où j’étais phase-out, s’éclaire sacrément. Du coup je comprends sa terreur pour tout ce qui est psy, qu’il cache derrière un dédain sceptique… Coincé entre un père honteux de ses ancêtres *malades mentaux* et une mère entourée de *canailles*, c’est même plus un refoulement qu’il a fallu à son moi, c’est un enterrement du concept en grandes pompes !
Supposons… que mon oncle n’est pas mort, mais qu’il a eu un accident parce qu’il était atteint d’un trouble bipolairétatlimite, et qu’il a failli tuer sa femme enceinte de huit mois. Supposons… que le bébé soit né, qu’on ait enfermé son père dans un institut en Suisse grâce aux *canailles*, que sa mère ait été des années dans le coma entre la vie et la mort, mais que la thèse officielle était «expatriée au Maroc pour digérer le drame». Supposons que l’enfant, dans la panique, ait été confié au frère et à la soeur des protagonistes du-dit drame, fraîchement tombés dans les bras l’un de l’autre. Bon zut j’ai un peu mélangé les
Bon, en même temps sur tous les (nombreux) albums photos de mon père, y a pas une date qui corresponde à mon brillant scénario, à trois ans près, ce qui fait beaucoup. Mais Supposons que la conspiration soit digne du meilleur X-Files… Ça ne ferait pas un bon Mary Higgins Clark, ça ?!
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