Chronique #437 : Son meilleur ennemi…

29 décembre 2004 0 Permalink 0
Que veux-tu faire ?
…used to be mine
Quand tu sais ces chemins, et cette curieuse habitude d’aller forer le pétrole quand on est tout au fond, comme pour prouver que ça existe, les miracles, et tu voudrais bien lui dire qu’elle se trompe, et qu’elle a tout faux, et la secouer un bon coup, mais tu devines que c’est inutile, et considérablement vain, parce que l’expérience des autres ne vaut pas un dragibus quand il s’agit d’apprendre à affronter sa merde, alors tu la vois entretenir cette mégalo de superhéros comme tu as fait tant de fois – oh oh la vie t’as vu comme je suis plus forte que toi oh oh – et toi, tu la regardes, et tu es en colère, bordel, t’as vu la vie ce que tu as fait d’elle, espèce de saloperie ?

Quand tu as essayé, et que tu essayes encore de la convaincre de se débarrasser de la panoplie, mais que tu lis dans ses yeux qu’elle n’a plus d’espoir, mais alors pas la moindre étincelle, et elle s’en fout, et tu entends parler de ses gamins (perturbés mais préservés), et de ses parents (les pauvres à leur âge quelle épreuve), et de sa famille (inquiète et solidaire), seulement toi, c’est elle qui te fait peur, parce qu’elle va mourir, d’une façon ou d’une autre, d’avoir baissé les bras, et tu la vois décoller sans plus jamais atterrir, ou alors quelques brefs instants, et sa lucidité est effrayante dans ces moments là, et tu te demandes combien de temps il lui reste à vivre, et forcément tu te sens coupable, parce que c’est elle, et que tu l’aimes autant que tu la détestes de souffrir autant sans te donner la moindre chance de lui attraper la main pour la sortir de la boue, et tu ne sais pas du tout quoi dire, ni comment être, et ça te fait chier, putain, cette déchéance dont tu es spectatrice privilégiée.

Quand tu oscilles sans interruption entre des instincts contradictoires, et que tu te trouves égotiste de ramener cette histoire à la tienne, en considérant qu’elle seule peut décider de donner le coup de talon salvateur, et tu justifies ton attitude, assez lamentable pour quelqu’un qui se la joue Mère Térésa à la petite semaine, via n’importe quelle théorie vaseuse, parce que c’est vrai que ça t’emmerde, et que tu n’as pas la force, ni l’envie, et que tu te demandes si tu l’aimes autant que tu le prétends, et si tu n’es pas une vraie salope transfusée au nombrilisme, et prétentieuse qui plus est, et tu as l’impression qu’elle joue la comédie de la grande amie mais qu’au fond elle sait que tout ça c’est du flan, parce qu’elle est cassée dedans, et qu’elle est recroquevillée toute seule, en piochant chez les autres des bouts de répits pour tenir debout, et qu’avec toi c’est comme avec les autres, elle n’y croit pas parce qu’il n’y a personne qui veut faire la bouée, tout le monde est beaucoup trop fatigué…

Tu ne sais pas ce que tu veux faire, et c’est un dilemme, évidemment, mais il y a cette nouvelle voix qui t’apprend à te préserver pour ne plus t’acculer, jamais, parce que faut bien avancer, et tant pis si il faut laisser les autres derrière et canaliser cette culpabilité constante qui cherche à t’écraser de tout son poids. Parce que t’as pas le choix. On n’a jamais le choix, avec les sables mouvants. Chacun sa merde et les armes ne sont pas égales, tu peux me croire. Saloperie.

sinon les vacances c’était crobien (comme dit lou) à peu près tout le temps, quelle merveille… reste plus qu’à transformer l’essai (six months left, as she told…) et puis à dire merci tout le monde (ah e. et les films de kung-fu-serviette et la tortilla et les cartons et les rires à écouter s., ah l’espagne et p. l’éternel absent et les larmes de o. et mister à qui je souhaite bonne chance…, ah the little godson et lou et c’est qui hasard et léon qui n’en revient pas, ah les joints sous la couette et les dvd et les gentils textos, ah ces kilomètres d’autoroute et courtney et ever fallen in love, ah c’était bien tout ça oui)

Last but not least, miss bretagne je pense à toi beaucoup et je t’embrasse fort…

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