Chronique #93 : Chromothérapie

27 juillet 2003 0 Permalink 0
Horrible samedi. Horrible mariage, horrible envie de massacrer mes parents… Une seule solution, faire le vide et penser à une couleur qui par magie emplit tout l’espace, pour ne laisser place à aucune pensée.
où il est indispensable d’apprendre à rester zen…
Hop on part trois heures trop tôt, hop on arrive trois heures trop tôt, dans un village sans l’ombre d’un café, dans un château non-fumeur, sous une pluie battante, avec les animateurs du mariage-MJC qui marnent à fond la caisse (allez chercher vos badges, famille-genre-âge, puis venez participer aux activités hyper rigolotes qu’on a préparé, organisation de sketches pour la soirée…)
Et là… je pense à du bleu. Le bleu de la mer. La solitude, le calme, l’harmonie chatoyante… Etre seule sur l’océan… Le bleu glacial d’une fureur presque noire, aussi.

Puis deux heures et demie de messe. Guitare, applaudissements, interventions supposées caustiques… Je suis dehors, l’église est trop petite. Loustic est reparti au château regarder une cassette. Il pleut toujours, j’enquille les cigarettes… Mes frères et soeur sont en retard, eux n’ont pas subi la grande parano parentale… Il fait froid, tout est gris.
Alors je m’emplis de jaune. Qui éblouit et réchauffe, le jaune d’un champ de blé en plein soleil, au mois de juillet… Un rire jaune, aussi.

S’en suivent le cocktail (rose barbie, au pays de Candy…), le spectacle-pour-les-mariés (vert comme une prune pas mûre, verte comme la rage qui m’envahit… mais qu’est-ce que je fous là ???), le dîner-placé (un jésuite à ma droite, un scout-toujours de quarante ans à ma gauche… le dîner est rouge grenat, comme le vin de mon verre, car à ce stade il ne reste plus que l’alcool pour m’en sortir…) et puis l’hystérie parentale qui refait surface, on lève le camp en trois minutes sous une pluie battante… Je suis noire.

Je passe sur le retour édifiant, rythmé par les réflexions aigres de ma mère. Jamais je n’ai eu aussi envie d’être seule. Leave me alone…

Ah, et puis il était là, Hubert-mauvais-souvenir, toujours aussi chacha, doté à présent d’une femme et de trois enfants… Je crois qu’il m’a reconnue mais j’ai pris garde de l’éviter. C’en était trop pour moi… d’ailleurs, je vais encore passer dans cette partie de la famille pour la râleuse de service, j’ai passé mon temps à me balader entre les tables, à aller retrouver ma soeur et son copain histoire de me détendre un peu… Si seulement on avait pensé à se munir d’herbe qui fait rire… mais même pas, sots que nous sommes.

Ce qui me dépasse, c’est aussi que les mariés semblaient tout sauf amoureux, qu’ils se foutaient bien de notre présence (ils n’ont pas cessé d’envoyer des scuds à leurs familles respectives, option réglement de compte). Alors POURQUOI aller faire des mondanités complètement stériles ?

Enfin Loustic s’est amusé, au moins…

Peut-être faudrait-il que je grandisse pour de vrai, accepter les corvées avec le sourire… Ou peut-être pas.

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