
Et puis nous sommes partis en Grèce, Loustic et moi. C’était idyllique, vraiment. Un soleil omniprésent, lui au mini-club et ravi d’y être, pendant que moi j’officiais sur les courts de tennis le matin et sur un Hobie-Cat l’après-midi… Apéros voile, armada, régate, beach-party, discussions à bâtons rompus avec à peu près tout le monde (sauf avec P., étrangement…). Et puis ces moments de calme, à l’heure du déjeuner, sur la plage déserte, en plein soleil (je sais que ça n’est pas bon pour ma peau, mais c’est tellement bon pour mon moral…)
Mais… il y a eu le retour. Et ma bêtise suprême, omniprésente elle aussi… J’avais emmené quelques grammes des produits ramenés de Dam (nous avions fait un aller-retour là-bas fin mai avec ma Girafe), et j’avais opté pour la solution (complètement stupide…) de les porter sur moi, dans la poche de mon jean. A l’aller, aucun problème… alors qu’au retour, à l’aéroport d’Athènes, le portique sonne, on me demande de vider mes poches, évidemment *on* trouve… Et le cauchemar commence, doublé de l’affreux sentiment d’irresponsabilité (comment peut-on être suffisamment con pour se faire prendre avec qq grammes d’herbe alors qu’on voyage avec un enfant de bientôt cinq ans…). Je ne suis pas prête à me le pardonner, ça. Même si après trois semaines je relativise, je me dis qu’ils sont tarés, ces grecs, de m’avoir arrêtée, mise 36h en garde à vue avec Loustic (nous avons dormi dans le centre gardé réservé aux immigrés clandestins, un bonheur…), traduit en justice (prise d’empreintes, photos de face et de profil, comparution immédiate…) alors que je QUITTAIS LE TERRITOIRE…
Le pire, quand même, c’est qu’ils ont évidemment fouillé mes affaires… Trouvé du Lexomil, du Valium, du Zoloft (une centaine de comprimés en tout, mon anti-dépresseur et mes *in case of*), et que je n’avais pas l’ordonnance… Qu’ils ont ajouté ça aux 4g d’herbe, et que je me suis fait traîner dans la boue non pas pour être en possession de cannabis mais parce que je suis dépressive et qu’on est pas dépressive quand on a un enfant, surtout pour une raison aussi anodine que celle de s’être fait lâcher par le grand amour (qui en l’occurrence n’est pas le père de mon fils, mais je n’allais pas leur raconter ma vie non plus…)
Bref. Ma soeur m’a dégoté un avocat (embellie dans ma vie, jusqu’à la réception de sa note d’honoraires… 3500 euros !!! j’aurais du faire avocate moi…), j’ai fait une vie d’enfer aux flics pour qu’ils m’accompagnent à l’hosto (ils m’avaient confisqué tous mes médocs…), la psy compréhensive – la seule dans ce pays de malades – m’a fait une attestation d’état dépressif, et je m’en suis tirée avec 20 jours de prison ferme (pour le sursis, il aurait fallu que j’attende qu’ils reçoivent mon extrait de casier judiciaire, vierge jusqu’alors, pendant 72h… NO WAY !!) transformés en amende de 240 euros pour détention de cannabis. Heureusement, Loustic ne comprenant pas l’anglais et encore moins le grec, j’ai arrangé l’affaire à ma façon et il a plutôt bien pris la chose… Aujourd’hui il a oublié.
Mes parents ont été étrangement calmes et pragmatiques, pendant comme après. Ils ont du penser que j’étais suffisamment mal pour en rajouter… Et mal je l’ai été. Heureusement que Loustic était là, finalement. Car l’envie de me punir via la scarification était vraiment intense… mais j’ai tenu, évidemment…
Voilà la principale raison de mon silence. Parce que je me devais de raconter ça ici, mais que je ne pouvais pas le faire jusqu’à aujourd’hui. J’ai honte.
Depuis… Je n’ai toujours pas revu ma psy (conne que je suis), j’ai passé beaucoup de temps avec Loustic et des amis du village où je vivais avant de quitter MA maison, j’ai enfin rempli et envoyé ce p***** de dossier, je me suis fait percer les oreilles – à défaut du nombril, il faut que j’aime mon ventre avant de sauter le pas -, je me suis énervée toute seule contre Monsieur Ex toujours aussi laxiste en ce qui concerne son fils, et j’ai réservé une semaine de raid cata dans le golfe du Morbihan avec l’UCPA.
Suite au prochain épisode… j’ai beaucoup d’autres choses à écrire, j’en garde un peu pour plus tard.
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