
Pas grand chose à part moi qu’il faudrait bien que je prenne en mains, c’est pas le plus simple, et quelques bouquins, les préférés, l’ipod, trois fringues et mon passeport, un carnet et un feutre violet. J’ai eu peur tout à coup de penser ça, de penser à ça, comme si ça devenait vraiment trop tangible, comme si ça pouvait prendre réalité sans difficulté. J’ai eu peur de moi, mais qu’est-ce qui m’arrive de sérieusement envisager la fuite. Pourquoi n’imaginez-vous pas de pouvoir construire votre départ, m’a-t’ELLE dit lundi.
Pourquoi ? Pour qu’on me cherche, qu’on me recherche, pour taper un grand coup dans la fourmillière de l’indifférence qui m’obsède aujourd’hui ? Pour qu’on m’oublie, qu’on s’endeuille, qu’on me laisse devenir ? Pour croire que c’est la seule alternative, une rupture nette et franche, la mise en danger du quotidien, un plongeon dans une vie que je survole ? Pour imaginer qu’un départ vers d’autres horizons éloignerait des vélléités de fin de transmission ? Pourquoi, je n’en sais rien, évidemment.
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