
J’aimerais tellement arrêter de répéter toujours les mêmes situations et les mêmes comportements. J’aimerais bien ne plus m’éparpiller, ne plus me projeter dans des fantasmes invariables, ne plus être en quête. Avoir le culot de sortir du rang, le courage de me dresser droit dans mes bottes, sans regrets ni remords. Je fais n’importe quoi, en ce moment. En même temps c’est assez bizarre, parce que j’ai l’impression de vivre une strate au dessus. Les mêmes épisodes, les mêmes symptômes, mais tout est plus léger, moins ample, plus rythmé aussi. Plus facile à vivre, un peu. Enfin pour l’instant. Parce que j’ai la trouille, le pressentiment, que ça risque de dérailler assez vite, plus vite qu’avant. Je suis plus fragile, mes carapaces de protections bien moins imperméables. Je sais moins bien faire.
Je ne vois pas trop comment je vais réussir mon stage, mon mémoire, la fin de mes études, sans rien foutre. Je ne sais pas comment je vais arriver à embobiner tout le monde cette fois, seulement le savoir ne change strictement rien à mon comportement, c’est bien ce qui m’inquiète. Comme si j’attendais qu’on me coince. Comme si je cherchais volontairement à tout faire foirer.
Mais pourquoi ? Je m’ennuie, évidemment. Pas motivée, pas stimulée. Et capricieuse, sale gamine, gouvernée par ses pulsions et son plaisir. De l’autre côté, la raison sait. Il faut, parce que, et sinon. C’est limpide. Pourtant, elle n’a aucune influence dans mon quotidien. Je sais, il faut, parce que, sinon… mais je ne fais rien. Je tire sur la corde, et fort. Pari stupide.
Mais pourquoi, à la fin, suis-je donc incapable de penser, d’agir, de vivre et de me sentir comme une adulte ? Je suis une toute petite fille.
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