Chronique #354 : Fatiguée, fatigante

18 octobre 2004 0 Permalink 0
Je ne dors plus, c’est épuisant.
mais je me soigne…
Paris, 15h30, Courcelles. D. est déconcertante, pas tous les jours qu’on rencontre une fée avec une intuition pareille, à chaque fois le même effet stupéfiant. Je n’ai pas dit un mot elle devine, deux phrases, émotions, événements, désirs, doutes… je suis cernée, mise à nue. Elle me promet que ce soir, cette nuit, je dormirais complètement et parfaitement bien, évidemment je la crois – je m’accroche à pas grand chose, cette femme est bienveillante, comment mettre en doute son assurance. Je la quitte et je ne pleure plus dans le métro direction Bastille, j’y vois comme une espèce de miracle (depuis samedi j’ai versé des quintaux de larmes inexpliquées, tellement de tristesse, ce matin encore, tête des gens dans les transports en commun).

17h, Café de l’Industrie as usual, je retrouve P., on boit un verre et rapidement nous voilà envahis par Devendra Banhart and co, en concert au café de la danse ce soir. Je ne suis pas spécialement fan de folk mais c’est amusant, on discute, le Vénézuela, Neil Young, San Fransisco, je pense à Lisa qui m’a envoyé un mail au début de l’été, il faudrait que je l’appelle, et Caroline aussi, et pourquoi est-ce que je passe mes journées à brasser l’air, ça devient ridicule. Je les quitte, psyK. Séance utile, on va dire. ELLE m’ouvre des horizons insoupçonnés, attention à la remontée, c’est parti… Et toujours cette curieuse manie d’avoir besoin de donner en sortant de chez elle, monter les courses de son voisin octogénaire le long des 138 marches qui mènent à son minuscule appartement, offrir des clopes au SDF du banc d’en face, etc. Au point de rater le premier train. Je ne suis pas du tout dupe, je sais bien que c’est une facette, une façade, une façon quelconque de remercier… ELLE m’a confondue, d’ailleurs… Joli acte manqué, je l’ai trop payée la semaine dernière. Je donne trop, tout le temps.

19h, train. «Après, j’ai écrit d’autres lettres pour vous entendre parler d’elle, de moi qui la recèle et qui vous la livre comme je l’aurais fait de moi-même dans la folie meurtrière qui nous aurait unis». Ça ne peut pas être un hasard, tous ces signes.

un jour peut-être que j’arriverais à assumer mon image sur une photo, peut-être que je saurais gérer toute cette indifférence, peut être que je passerais de l’autre côté du mur.

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