
Bref, je suis dans une espèce de bras de fer entre la névrose et moi. Comme si elle était dissociée de moi. Et c’est elle que je vais tester sur ma psy. Parce que j’ai lu qu’un transfert, ça permettait de disloquer la névrose transférée. Parce que le cadre interdit toute transgression, parce que le moment où la névrose va buter contre lui, je l’attends de pied ferme.
J’interprète chaque signe, je guette chaque mouvement de paupière. Troisième oeil de mégalo. Je me surprends à penser que ma psy s’est changée avant de me recevoir en séance (je l’avais il me semble aperçue arriver en vélo, cheveux lâchés etc.), qu’elle est donc attentive à l’image qu’elle souhaite me donner (contre-transfert, ah ah)… A voir dans le Divan inoccupé mais pour la première fois très froissé (totalement normal vu les circonstances, quelqu’un s’était assis dessus quelques minutes plus tôt) un genre de signe « le temps est venu (de t’allonger dessus) »… A me complaire dans la parole, à aimer parler face à sa neutralité bienveillante, en guettant ses imperceptibles réactions… Envie de tester ses limites, de voir si elle réussira à affronter ma névrose sans me jeter (et alors, ça sera gagné…).
Pour la première fois de ma vie, quelqu’un accepte de s’engager avec moi sans engagement de durée. Quelqu’un, qui me connait, qui a entendu presque tout ce que je ne peux dire nulle part ailleurs, qui ne me tourne pas le dos. Quelqu’un qui n’est ni un parent, socialement obligé de m’aimer, ni un enfant, qui aime forcément sa maman. J’ai du mal à croire que ça peut durer. Du mal à croire que quelqu’un accepte de me faire confiance, accepte de s’occuper de moi.
Inch Allah. Mais attention à moi.
Leave a Reply